Ce régiment de cavalerie lourde a été créé en 1715 par le colonel Philip Honeywood et a porté le nom de son chef jusqu’en 1751, quand il est devenu le 11th Regiment of Dragoons. Il combattit durant la guerre de Sept Ans et, notamment, dans la fameuse charge de Warburg. En 1783, il était versé dans la cavalerie légère et devint alors le 11th Regiment of Light Dragoons ou, plus simplement le 11th Light Dragoons. C’est sous ce nom que deux des escadrons du 11th furent expédiés sur le continent où ils combattirent dans l’armée du duc d’York dès avril 1793.
Un autre escadrons fut envoyé en Egypte en 1801. Il y gagna le droit de faire broder un sphinx et le mot « Egypte » sur la bannière de leur timbale. Ensuite, il est affecté au corps expéditionnaire britannique dans la Péninsule ibérique en juin 1811.
C’est au cours de cette campagne que ses cavaliers gagnèrent le surnom de « Cherry Pickers ». Ils furent en effet attaqués alors qu’ils étaient
occupés à cueillir des cerises dans un verger qu’ils avaient occupé à San Marin de Trebejo. Renvoyés à la hâte sur le continent en avril 1815, ils furent intégrés à la 4e brigade de cavalerie britannique sous le commandement du major général Vandeleur. Il ne fut pas très lourdement impliqué lors de la bataille de Waterloo. Tenu en réserve alors que le reste de la brigade chargeait la division Durutte, :les trois escadrons du 11th Light Dragoons le régiment n’intervinrent que pour couvrir la retraite de l’Union Brigade après son attaque contre la grande batterie. Le régiment ne perdit que 76 cavaliers sur un effectif de 442, soit 17 p.c.
Le régiment fut ensuite envoyé en Inde où il participa à la répression de la révolte du Rajah de Bhurtpoor en 1825. Rentré en Grande-Bretagne, il passa sous le commandement du lieutenant-colonel Lord Cardigan en 1836. En 1840, c’est ce régiment qui fut chargé d’escorter le prince Albert de Saxe-Cobourg qui s’en venait épouser la reine Victoria. Pour rappeler cet événement, il fut décidé de transformer l’unité en régiment de hussards : « The 11th (Prince Albert’s Own) Hussars ». On leur attribua à cette occasion un pantalon cramoisi, non en souvenir de leur surnom, mais de la couleur de la livrée de la Maison de Saxe-Cobourg-Gotha du Prince consort. Mais la coïncidence était trop belle… Ce fut le seul régiment de cavalerie britannique à jamais porter un pantalon d’une telle couleur.
Et c’est sous le commandement de Lord Cardigan, devenu général et commandant de brigade légère de cavalerie qu’il participa à la guerre de Crimée et, notamment, à la légendaire charge de Balaklava. Cette action fut loin d’être aussi meurtrière qu’on l’a souvent prétendu : le 11th Hussars n’y perdit que 25 tués, 12 blessés graves et 17 blessés légers.
Le 11th Hussars participa à l’expédition du Nil (1884-1885), aux opérations à la frontière du Pendjab (1897-1898), à la guerre des Boers (1899-1902).
Le 16 août 1914, il était débarqué sur le continent avec la 1ère brigade de cavalerie et participa aux opérations sur ce théâtre jusqu’à l’Armistice. Dès 1928, il était mécanisé. Il fut ensuite envoyé en Egypte, puis en Palestine, puis à nouveau en Egypte où vint le surprendre la Deuxième Guerre mondiale. Il appartenait à la 7ème division blindée (les fameux « Rats du Désert ») et participa à toute la campagne de Lybie puis à celle d’Afrique du Nord et à celle d’Italie.
Le 25 octobre 1969, le régiment était amalgamé avec le 10th Royal Hussars (Prince of Wales’s Own) pour former le régiment « The Royal Hussars (Prince of Wales’s Own. En 1992, nouvel amalgame avec le 14th/20th King’s Hussars pour constituer le King’s Royal Hussars, dont l’escadron C a repris les traditions de corps du 11th Hussars.
A Waterloo, le 11th Light Dragoons portait une tenue bleu foncé, plastron chamois, des épaulettes blanches (argentées pour les officiers), pantalon bleu clair. Il fut le premier régiment de dragons légers à recevoir un shako, orné d’un plumet rouge et blanc, à la place du casque de cavalerie légère.