Figure historique et ambiguë, Napoléon dérange et fascine. Premier Consul puis Empereur, génie militaire et bâtisseur, il a régné sur l'Europe en despote et a contribué à la modernisation des nations, la France en tête.
Ses premiers faits d’arme
Né à Ajaccio en Corse, Napoléon Bonaparte rejoint le continent pour suivre des études militaires. Après avoir fait les écoles militaires de Brienne et de Paris, il entre dans l’infanterie et est affecté en 1787 à Valence.
En 1789, la Révolution éclate. Bonaparte y prend part et se fait remarquer en 1793 lors du siège de Toulon contre les Anglais. Sa sympathie pour la cause des Jacobins lui vaut un court séjour en prison à la chute de Robespierre en juillet 1794.
A sa libération, il passe sous les ordres du commandant en chef de l'armée de l'intérieur Paul Barras. Il intervient pour réprimer une insurrection royaliste contre la Convention à Paris en 1795. Il a parmi les officiers sous ses ordres le jeune Joachim Murat. Ses connaissances de la stratégie militaire, son habileté et son courage sur les champs de bataille lui permettent de monter en grade. Il est nommé à la tête de l’armée d’Italie, qui est en piteux état. Malgré cela, il parvint à remporter avec elle plusieurs batailles contre les Autrichiens. L’Autriche abdique par la voix de son archiduc Charles qui signe le traité de Campo-formio le 18 octobre 1797.
En mars 1796, il épouse Joséphine de Beauharnais. En 1797, Napoléon réussit par une habile manœuvre politique à écarter quelques royalistes du pouvoir et ainsi protéger la république jacobine.
La conquête de l’Egypte
Inquiet devant la grande popularité du général Bonaparte, le Directoire cherche à l’éloigner de Paris. Il lui confie l’invasion de l’Egypte. Napoléon Bonaparte emmène avec lui une centaine de scientifiques qui ramèneront de cette campagne la pierre de Rosette. Juste avant la bataille des Pyramides, le 21 juillet 1798, Napoléon aura cette célèbre phrase : « Du haut de ces pyramides quarante siècles vous contemplent ». Malgré la victoire qu’il remporte ce jour-là, la campagne d’Egypte est un désastre. Ses troupes sont défaites par l’amiral Wilson à Aboukir. Peu après, le reste des forces françaises subit de lourdes pertes à cause d’une épidémie de peste.
Devant l’enlisement de ses troupes et ayant appris les difficultés du Directoire, Bonaparte nomme Kléber commandement en chef de l’armée d’Egypte et rentre en France.
Le coup dメEtat du 18 Brumaire et lメinstauration du Consulat
Le Directoire affaibli, cメest pour lメambitieux Napol←on lメoccasion id←ale pour agir. Les 18-19 Brumaire (novembre) 1799, il sメempare du pouvoir et se fait nommer Consul provisoire. Il fait ensuite adopter une nouvelle Constitution qui le place officiellement ¢ la t↑te de la France, en tant que Premier Consul. En instaurant le Consulat, la Constitution de l'an VIII met un terme d←finitif ¢ la R←volution.
Napol←on ne tarde pas ¢ se mettre au travail, fait de nombreuses r←formes dans lメadministration, le syst│me judiciaire, lメ←ducation et la finance. Il cr←e entre autres la Banque de France en 1801 et le Code civil en 1804.
A partir de 1800, le g←n←ral Bonaparte sメattaque de nouveau aux Autrichiens en Italie. Il veut reprendre le terrain perdu par les arm←es franaises alors quメil ←tait en Egypte. La campagne tourne ¢ son avantage et la paix de Lun←ville sign←e le 9 f←vrier 1801. Le trait← donne d←finitivement la rive gauche du Rhin ¢ la France, et l'Autriche est ←vinc←e d'Italie. Au mois de mars 1802, ce sont les Britanniques qui signent la paix dメAmiens. Napol←on cherchait ¢ instaurer la paix durable car les guerres qui duraient depuis pr│s de dix ans essoufflaient ←conomiquement les grandes puissances qui sメopposaient. La paix ne sera en fait quメune tr↑ve, car les Anglais lanceront un embargo contre les navires franais d│s mai 1803.
Le 24 d←cembre 1800, Napol←on ←chappe ¢ un attentat rue Saint-Nicaise ¢ Paris. Lメattentat, qui fait une dizaine de morts, est attribu← aux royalistes. Afin de mettre en garde tous ceux qui chercheraient ¢ lメ←liminer, Napol←on Bonaparte fait arr↑ter le 15 mars le duc d'Enghien. Condamn← ¢ mort par une commission sp←ciale, il est aussitt fusill←.
LメEmpire et la troisi│me coalition
Lメattentat soul│ve la question de lメavenir du Consulat si le Premier Consul venait ¢ dispara○tre. Ses partisans lui sugg│rent la cr←ation dメune dynastie afin de prot←ger les institutions de la R←publique et de perp←tuer son pouvoir de faon h←r←ditaire. Le 2 aot 1802, Napol←on Bonaparte, au fa○te de sa popularit←, se fait ←lire consul ¢ vie. Le S←nat ratifie la Constitution de l'an X qui consacre la toute puissance de Napol←on Bonaparte. Deux ans plus tard, le 18 mai 1804, Napol←on Bonaparte se fait proclamer empereur des franais et prend le nom de Napol←on 1er. Il est sacr← le 2 d←cembre par le pape Pie VII en la cath←drale Notre-Dame de Paris.
Le pape Pie VII avait rencontr← Napol←on en 1801. Les deux hommes avaient sign← le Concordat. Ce texte faisait de la religion catholique la "religion de la grande majorit← des citoyens franais" (et non la religion dメEtat), abolissait la loi de 1795 s←parant l'glise de l'tat, et d←clarait que les ←v↑ques seraient d←sormais nomm←s par le Premier consul, Napol←on Bonaparte. Il mettait aussi un terme aux querelles entre la France et le Vatican.
Napol←on ←tait convaincu que la seule mani│re dメobtenir une paix durable ←tait de mettre hors dメ←tat de nuire les Anglais. Il ←chafaude un plan avec l'amiral Latouche Tr←ville pour envahir lメAngleterre. En aot 1805, l'amiral de Villeneuve et sa flotte franco-espagnole se font surprendre par les Anglais au large de lメEspagne. Ils sont an←antis par les navires anglais ¢ Trafalgar le 21 octobre 1805.
A lメest, lメAutriche se rapproche de la Russie. Elle est rejointe par la Su│de et Naples, donnant ainsi naissance ¢ une troisi│me coalition contre Napol←on. LメEmpereur d←laisse ses ambitions dメinvasion de la Grande-Bretagne et part avec la Grande Arm←e pour lメAutriche. Il remporte une grande victoire contre lメAutriche et la Russie ¢ la bataille dメAusterlitz le 2 d←cembre 1805. Suite ¢ cet ←clatant triomphe, le Tribunat soumet une proposition ¢ l'Empereur pour que ce dernier se fasse d←sormais appeler "Le Grand". Napol←on 1er accepte et devient Napol←on le Grand. En 1806, Napol←on, apr│s avoir vaincu les arm←es prussiennes, fait signer au tsar Alexandre Ier le trait← de Tilsit, dans lequel les deux puissances se partagent lメEurope.
Les campagnes dメEspagne, dメAutriche et de Russie
Pour r←pondre ¢ lメembargo contre la flotte marchande franaise d←cr←t← par les Anglais, Napol←on Bonaparte d←cr│te ¢ son tour en 1806 un blocus continental interdisant tout commerce avec l'Angleterre. Les ctes ←tant une r←gion strat←gique, il demande au Portugal dメappliquer ce blocus. Le Portugal, fid│le alli← des Britanniques, refuse. Napol←on demande au roi dメEspagne un droit de passage sur son territoire afin de pouvoir envoyer ses troupes au Portugal. Napol←on profite ensuite dメun conflit entre le roi espagnol et son fils pour les ←loigner du pouvoir. Il place alors son fr│re Joseph Bonaparte sur le trne. Les nationalistes, pouss←s par lメEglise, se soul│vent contre l'imposition de ce roi. Les Britanniques viennent les aider ¢ chasser les arm←es franaises en 1808. Cメest la premi│re grande d←faite de lメEmpire napol←onien.
Apprenant cette d←route, lメAutriche nメh←site pas ¢ attaquer la Grande Arm←e pr←sente en Allemagne. Le 5 et 6 juillet 1809, Napol←on remporte la bataille de Wagram. Il signe ensuite un armistice avec lメAutriche. LメEmpire de Napol←on est ¢ son apog←e. Il sメ←tend sur 750 000 kmᄇ.
Sur le plan personnel, l'empereur Napol←on Ier divorce de Jos←phine, ←pous←e 13 ans plus tt, pour raison d'tat (elle ne lui a pas donn← de descendant). Le 2 avril 1810, il ←pouse Marie-Louise, 18 ans, fille de l'empereur d'Autriche Franois Ier et petite-ni│ce de la reine Marie-Antoinette. Napol←on Ier voit dans ce remariage une ardente n←cessit← : obtenir l'h←ritier que Jos←phine, la premi│re imp←ratrice, ne lui a pas donn← et unir sa dynastie naissante aux familles r←gnantes d'Europe.
En aot 1811, le tsar Alexandre 1er, violant le trait← de Tilsit, laisse les navires anglais entrer dans ses ports. Face ¢ cette attitude, Napol←on consid│re la guerre in←vitable et marche sur la Russie en 1812. Ses troupes, compos←es de Franais, dメItaliens, dメAutrichiens et dメAllemands comptaient pr│s de 700 000 hommes. Elles gagnent de nombreuses victoires et p←n│trent dans Moscou le 14 septembre. Les Russes incendient la ville pour d←loger leurs occupants. Le rude hiver met ¢ mal les soldats et les emp↑che de poursuivre les arm←es du tsar. La Grande Arm←e, battant en retraite par des r←gions isol←es, est victime du froid.
Cinq semaines apr│s avoir quitt← Moscou, les troupes napol←oniennes, harcel←es par les cosaques du mar←chal Koutouzov, se retrouvent face ¢ un obstacle de taille : la rivi│re B←r←zina. Le seul pont permettant de la travers←e a ←t← d←truit par les Russes. La Grande Arm←e construit des ouvrages de fortune et 500 000 hommes r←ussissent ¢ ←chapper ¢ l'ennemi. Mais les troupes sont d←j¢ d←cim←es par le froid et la faim. 300 000 soldats sur 700 000 rentreront en France. La retraite se transforme en d←route. Cメest de cet ←v←nement que provient lメexpression "Cメest la B←r←sina !".
La Grande Arm←e presque totalement an←antie, les ennemis de Napol←on savent que lメAigle est en position de faiblesse. Ils forment une sixi│me coalition. Apr│s plusieurs batailles contre les arm←es russo-prussiennes tantt favorables tantt d←favorables ¢ lメEmpereur, Napol←on Ier est vaincu ¢ Leipzig le 19 octobre 1813 ("Bataille des nations"). Il se replie en France.
La France envahie, lメEmpereur contraint ¢ lメexil
La Grande-Bretagne, la Russie, la Prusse et l'Autriche sメallient en 1814. Leurs arm←es coalis←es envahissent la France. Napol←on ¢ la t↑te dメune jeune arm←e inexp←riment←e remporte quelques victoires mais ne peut emp↑cher les coalis←s dメentrer dans Paris le 31 mars. Napol←on est contraint dメabdiquer le 6 avril ¢ Fontainebleau. Il tente de se suicider avec du poison mais survit. Il est envoy← en exil sur l'○le d'Elbe avec quelques-uns de ses fid│les. Le roi Louis XVIII est install← par les Alli←s sur le trne de France.
Les Cent-Jours
Inquiet du sort de sa femme et surtout de son fils laiss←s aux mains des Autrichiens et devant le refus du roi de lui payer sa rente, Napol←on sメ←chappe de lメ○le dメElbe pour rejoindre la France en mars 1815. Lメarm←e sens←e lメarr↑ter se range sous le commandement de leur ancien souverain. Napol←on monte ¢ Paris. Louis XVIII ayant d←j¢ fui la capitale, il sメempare du pouvoir sans aucune violence. Cメest le d←but de la p←riode des "Cent-Jours" (20 mars - 22 juin 1815).
Les puissances europ←ennes se constituent ¢ nouveau en coalition. Leurs troupes, deux fois sup←rieure ¢ lメarm←e napol←onienne, ←crasent Napol←on ¢ Waterloo le 18 juin 1815. Il doit abdiquer pour la seconde fois. Il est alors exil← sur lメ○le Sainte-H←l│ne (territoire britannique). Cメest l¢ quメil r←digea ses m←moires, le M←morial de Sainte-H←l│ne. Il y v←cut six ann←es avant de mourir le 5 mai 1821, peut-↑tre empoisonn←.
Les Invalides, sa derni│re demeure
Dans son testament en 1821, Napol←on d←clarait : "Je d←sire que mes cendres restent sur les bords de la Seine au milieu de ce peuple franais que j'ai tant aim←". A sa mort, il fut enterr← ¢ Sainte-H←l│ne. Cメest en 1840, sur la demande du roi Louis-Philippe, que le corps de Napol←on est rapatri← triomphalement et plac← aux Invalides ¢ Paris.[img][/img]